GB: taxe sur les jeux d’argent et limites de mise sur les machines à sous

Le gouvernement britannique a récemment annoncé la mise en place d’une taxe obligatoire sur les revenus des jeux d’argent. Le produit de ces taxes, qui devraient rapporter environ 120 millions d’euros par an, sera affecté au financement de la recherche, l’éducation et le traitement des dommages liés au jeu. Prévue pour entrer en vigueur en 2025, cette mesure marque un tournant dans la lutte contre les effets néfastes des jeux d’argent.

ℹ️Informations essentielles   ✔️La Grande Bretagne met en place une nouvelle taxe sur les revenus des jeux d’argent. ✔️Elle devrait générer 100 millions de livres sterling (environ 120 millions d’euros). ✔️Les fonds récoltés serviront à financer la protection des joueurs vulnérables. ✔️Des limites de mise sur les machines à sous en ligne sont aussi imposées aux joueurs : 5£ pour les plus de 25 ans et 2£ pour les jeunes de 18 à 24 ans.

Une taxe sur les jeux pour réduire les risques du jeu

La ministre des jeux de hasard, la baronne Twycross, a confirmé l’objectif de cette taxe. Elle sera en effet utilisée pour soutenir des initiatives visant à réduire les risques associés aux jeux d’argent.

La ministre a également révélé que des limites de mise pour les machines à sous en ligne seront introduites dès décembre. Ces limites sont fixées à 5 £ pour les plus de 25 ans et à 2 £ pour les jeunes de 18 à 24 ans. Cette dernière mesure reflète un effort pour protéger les joueurs les plus vulnérables.

Des taux de prélèvement adaptés à chaque secteur du jeu

La taxe sur les jeux d’argent est conçue pour refléter les particularités de chaque secteur. Elle sera prélevée à des taux différenciés à partir du revenu brut des jeux.

• 1,1 % des revenus bruts des opérateurs de jeux en ligne.
• 0,4 % pour les bureaux de paris et les casinos physiques.
• 0,1 % pour les salles de jeux, les opérations de bingo et les loteries.

Les opérateurs de loteries seront taxés uniquement sur les recettes retenues après le paiement des prix et les contributions aux bonnes causes. Par ailleurs, les entreprises générant moins de 500 000 £ de revenus seront exemptées, afin de ne pas pénaliser les plus petits acteurs du marché.

Le gouvernement espère collecter 100 millions de livres sterling par an (environ 120 millions d’euros) grâce à cette mesure. Ce chiffre représente le double des 50 millions obtenus en 2023-2024 par le système de dons volontaires. Ce nouveau cadre vise à assurer une répartition plus équitable des contributions, alors que les plus grands opérateurs, comme Flutter Entertainment et bet365, portaient jusqu’ici le poids majeur du financement.

Priorité à la santé et à la prévention

Les fonds recueillis par cette taxe seront alloués en grande partie au NHS (le service national de santé britannique). Elle remplacera l’organisme GambleAware en tant que principal pourvoyeur des financements pour la prévention et le traitement des addictions aux jeux. La répartition prévue est la suivante.

• 50 % pour le NHS et ses équivalents en Écosse et au Pays de Galles. Ces fonds financeront les services de traitement, notamment les programmes de rétablissement et les soins post-thérapeutiques des joueurs souffrant d’addiction aux jeux.
• 30 % pour la prévention des dommages liés au jeu, incluant des campagnes de sensibilisation et des formations pour les travailleurs en première ligne.
• 20 % pour la recherche indépendante, via l’organisme UK Research and Innovation (UKRI), afin de développer des programmes d’études approfondis sur les jeux d’argent.

Selon le ministre de la santé Andrew Gwynne, cette taxe jouera un rôle crucial dans l’amélioration des soins pour les personnes touchées par des problèmes liés au jeu.

Une réforme accueillie avec prudence par l’industrie du jeu

La réforme a suscité des réactions mitigées parmi les opérateurs de jeux d’argent. Le Betting and Gaming Council (BGC), qui représente les grandes entreprises du secteur, a déclaré ne pas s’opposer à la taxe, à condition qu’elle repose sur un système équitable.

Jusqu’à présent, le système reposait sur un système de dons, une taxe volontaire. Cette nouvelle taxe met les choses à plat. Toutefois, certains opérateurs plus modestes expriment des inquiétudes, arguant que le coût pourrait menacer leur viabilité financière.

Par ailleurs, bien que GambleAware, le principal bénéficiaire des dons volontaires jusqu’à présent, ait soutenu l’idée d’une taxe obligatoire, l’organisme devra désormais collaborer avec le NHS pour continuer à jouer un rôle dans le réseau national de soutien au jeu responsable.

Protéger les joueurs

Avec ces nouvelles dispositions, le Royaume-Uni se positionne comme un acteur majeur dans la régulation des jeux d’argent. La baronne Twycross a souligné que ces mesures visent à protéger les joueurs les plus vulnérables, notamment les jeunes adultes. Ces taxes n’empêcheront pas les amateurs de continuer à jouer de manière responsable.

Ce cadre législatif ambitieux pourrait servir de modèle à d’autres pays, alors que les préoccupations liées aux dommages causés par les jeux d’argent continuent de croître à l’échelle mondiale.