L’ANJ a récemment publié les résultats d’une enquête sur l’offre illégale de jeux en France. Réalisée par PwC pour le compte de l’ANJ, cette étude permet également de cerner les habitudes de jeu des joueurs. Elle intervient alors que la question d’une plus grande ouverture de l’offre de jeux revient en force en France.
Casino en ligne : prédominance de l’offre illégale
L’offre illégale de jeux en France équivaut à 1,5 milliard d’euros. Dans sa fourchette basse, l’étude évoque 748 millions d’euros. Cela représente entre 5 et 11% du marché global des jeux d’argent (13 milliards en 2022). Certes, comparé à ces 13 milliards, cela ne paraît pas si important. Cependant, il en est autrement lorsque l’on met ces chiffres en perspective, notamment avec le seul segment des jeux en ligne. En effet, l’offre légale représentant sur ce segment 2.96 milliards, les rapports sont tout autres.
Cette étude a déjà été réalisée dans d’autres pays européens, notamment en Grande Bretagne. Outre mesurer la taille de l’offre illégale, elle avait aussi pour but de mieux connaître les habitudes des joueurs. D’où l’ampleur du problème.
Que révèle cette étude ?
L’étude Pricewaterhouse Cooper (PwC), publiée en novembre, permet de mettre en lumière la réalité de l’offre illégale.
- En premier lieu, on remarque ainsi que l’offre illégale concerne essentiellement les casinos en ligne francais. En effet, 50% du trafic web total de l’offre illégale des jeux d’argent est généré par des jeux de casino en ligne et de machines à sous.
- 510 sites et 14 applications mobiles ont été identifiés en France. Cependant, il faut rajouter à celà les sites accessibles en France grâce à l’utilisation de VPN.
Le profil du joueur
Sur les 9,5 millions de joueurs de jeux d’argent, 32,6%, soit 3,09 millions de joueurs, auraient consommé de l’offre illégale au moins une fois par mois, en 2023. La majorité (54%) d’entre eux jouent à des jeux de casino en ligne.
- Le consommateur est jeune (50% est âgé d’environ 35 ans). Il est essentiellement de sexe masculin (62%).
- 62% est cadre ou employé.
- Il a été attiré sur ces sites non autorisés en France via les réseaux sociaux ou de la publicité en ligne (55%).
- 1 joueur sur 2 ignore le caractère illégal du site sur lequel il joue. A l’inverse, cela démontre aussi qu’un joueur sur deux sait pertinemment que le site est illégal et cela ne le freine pas.
- Il dépense entre 184€ et 378 € par an.
- 35% des utilisateurs de l’offre illégale utilisent un VPN pour accéder à des sites de casinos en ligne étrangers non accessibles à partir d’une URL française.
Pourquoi les joueurs sont-ils attirés par cette offre illégale ?
- Plus grande diversité des jeux.
- Espérance de gains plus importants
- Absence de limitation ou de vérification d’identité.
Que peut-on conclure de cette étude ?
En premier lieu, il intéressant de constater que cette étude a été commandée alors que partout en Europe on s’interroge sur l’ouverture de l’offre légale comme l’EGBA. Réalisée sur un panel de 11000 personnes, elle permet d’avoir une vision intéressante du secteur.
En effet, l’étude le confirme, les sites illégaux sont bien présents en France. Bien plus, 1 joueur sur 2 sait que l’offre est illégale. 30% d’entre eux utilisent même un VPN pour contourner le blocage géographique. Le fait de savoir que ces sites sont illégaux en France ne les décourage en aucune façon.
Pourquoi ? Parce que dire que le site est illégal ne signifie pas que le joueur va se faire arnaquer automatiquement. Pour l’ANJ, cela serait presque plus simple. C’est peut être aussi pour cette raison que l’Autorité des jeux se positionne sur la défense du consommateur fragile.
Ouvrir le secteur des jeux en ligne ?
Cette position de l’ANJ devient assez difficile lorsqu’il s’agit de faire des choix. En effet, d’un côté, l’ANJ monte au créneau car l’offre illégale est alimentée par les joueurs fragiles. Ces personnes doivent être protégées. 79% du PBJ généré par le marché de l’offre illégale proviendrait de joueurs ayant une pratique de jeu à risque. Le chiffre est énorme.
Mais elle reconnaît par ailleurs que l’ouverture de la régulation ce segment de jeu serait opportune.
Ouvrir le marché à des offres considérées comme aujourd’hui comme illégales a ses avantages.
Cela permettrait un meilleur contrôle de ces sites qui dépendraient ainsi de cette autorité. Par conséquent, cela aurait un impact sur la protection des joueurs. En outre, ces entreprises généreraient une ressource fiscale importante pour l’État. Il est clair qu’aujourd’hui, ces sites gagnent de l’argent en France sans y payer leurs impôts. Ce qui finalement pénalise les sites légaux. Par ailleurs, il faut se rendre à l’évidence. Les moyens de l’ANJ sont limités. Certes, elle peut bloquer les casinos en lignes illégaux. Mais combien passent aux travers ? Combien changent de nom pour proposer les mêmes services ?
David est passionné de jeu depuis de nombreuses années et a une profonde compréhension de l’industrie. Il étudie activement les nouveaux jeux, stratégies et tendances, suit les dernières nouvelles et mises à jour dans le monde du jeu. David accorde une attention particulière à la qualité et à la sécurité du casino, et considère également des aspects importants tels que les licences, les logiciels, les offres de bonus et les conditions de jeu.